L’intimidation est un jeu de pouvoir ; les enfants font naturellement l’expérience de leur pouvoir personnel et, pour ce faire, dépassent les limites ; ils peuvent, en conséquence, être mêlés à des actes d’intimidation. Lorsqu’on transige avec un enfant qui fait de l’intimidation, il importe de l’aider à tirer leçon de son expérience. Contrairement aux punitions, les conséquences éducatives envoient à l’enfant un message clair – l’intimidation est inacceptable -  tout en l’aidant à bien saisir la portée de ses actes sur ceux qui l’entourent.

Lorsqu’un enfant intimide ses pairs, on peut le priver de certains privilèges et les remplacer par une activité éducative. Voici quelques suggestions.

Éveiller l’empathie chez l’enfant qui fait de l’intimidation 

  • Montrez à votre enfant à reconnaître et à nommer divers sentiments comme la honte, la gêne, la colère, la peur, la tristesse chez lui comme chez les autres.
  • Invitez votre enfant à faire un dessin illustrant les émotions que l’on ressent, lorsqu’on se fait intimider. Discutez avec lui de ce que l’enfant intimidé peut ressentir.
  • Invitez l’enfant à discuter avec vous de son expérience et de l’impact qu’elle semble avoir sur sa vie ; il peut, s’il le préfère, en discuter avec sa sœur, son frère ou un adulte de confiance.
  • Visualisez ensemble un film traitant d’intimidation (ex : Méchantes ados, Retour vers le futur) et demandez à l’enfant de porter attention aux émotions de la personne victime d’intimidation. Aidez votre enfant à identifier ces émotions en notant les expressions faciales, la posture et la voix de la personne intimidée.
  • Invitez votre enfant à retracer dans les médias des cas d’intimidation (ex. : télévision, journaux, radio, magazines, sites Internet) et discutez ensemble de sa réaction devant pareilles situations.
  • Identifiez ensemble les forces et les faiblesses de votre enfant ; aidez-le à découvrir comment utiliser son pouvoir non plus pour blesser mais pour aider l’autre.

Faire amende honorable

L’intimidation est un acte nocif et blessant. Il s’agit d’un problème relationnel requérant une solution relationnelle. Le but, ici, est de réparer nos torts, de rétablir la relation avec soin, honnêteté et respect. Mais il arrive que l’enfant ne soit pas encore disposé à rétablir le contact. Quoiqu’il en soit, il doit respecter les autres enfants et leur droit à se savoir en sécurité.

Si votre enfant est disposé à rétablir la relation en toute honnêteté, sans qu’on l’y oblige, aidez-le à trouver le moyen de faire amende honorable.

  • Si l’enfant est réellement désolé de s’être conduit de la sorte et qu’il veut faire amende honorable, invitez-le à rédiger une lettre d’excuses qu’il remettra à l’enfant qu’il a fait souffrir.
  • Encouragez-le à s’excuser verbalement auprès de sa victime en reconnaissant ses torts et sa mauvaise conduite ; votre enfant doit expliquer ce qu’il compte faire pour que, désormais, la victime se sente mieux. Assurez-vous que l’enfant qui est victime d’intimidation désire réellement participer à cette démarche et que les excuses soient faites en privé. Des excuses publiques pourraient plonger ces deux enfants dans l’embarras.
  • Si des biens personnels ont été endommagés pendant ces actes d’intimidation, invitez votre enfant à les réparer ou à les remplacer.

Aider votre enfant à associer le pouvoir à des actes d’entraide et de gentillesse

Nous avons tous besoin de nous savoir utiles en ce monde, d’avoir le sentiment de pouvoir changer les choses. Les enfants et les jeunes ne font pas exception. C’est précisément ce que nous voulons dire lorsque nous parlons d’éveiller, chez l’enfant, son « pouvoir personnel ». Notre objectif est d’aider l’enfant à reconnaître son pouvoir personnel et à l’utiliser à bon escient pour aider ses semblables.

  • Encouragez votre enfant à poser cinq gestes empreints de gentillesse ; demandez-lui ensuite de vous dire comment il se sent, après avoir posé ces gestes.
  • Invitez votre enfant à observer des enfants à l’école ou des citoyens au sein de la communauté afin de déceler des actes de bonté. Demandez-lui de vous décrire ce qu’il a vu et quels étaient, selon lui, les sentiments des personnes concernées.
  • Identifiez les talents et les forces de votre enfant  et offrez-lui l’occasion de les utiliser  pour le mieux-être des gens qui l’entourent. Par exemple, s’il excelle au soccer, il pourrait devenir mentor auprès de plus jeunes joueurs.
  • Lorsque vous aidez un enfant qui intimide ses pairs, vous devez absolument agir de manière constructive et, surtout, éviter d’user de votre pouvoir avec agressivité. Si votre conduite lui enseigne l’intimidation, votre enfant aura bien du mal à se créer de saines relations.