Le bouton « supprimer » n’existe pas dans Internet. La cyberintimidation laisse des traces qui ne disparaîtront jamais !
Nous vivons dans un monde plus branché que jamais ! Skype, courriel, Facebook, Twitter. Nous pouvons prendre des photos avec notre téléphone intelligent et partager une idée ou une blague avec des milliers de personnes à la fois – en une fraction de seconde. Les ados d’aujourd’hui n’ont jamais échangé de message texte sans passer par l’internet; ils sont donc particulièrement doués en matière de nouvelles technologies et savent utiliser les outils électroniques pour se créer des réseaux sociaux vitaux. Mais tout se gâte lorsque cette technologie, dont le but premier est de rassembler, est utilisée pour abuser de l’autre ou pour exclure des jeunes de leurs réseaux sociaux et les plonger dans la solitude, la gêne, la peur et la honte.
Lorsqu’on la compare aux autres formes d’intimidation, la cyberintimidation a ceci de particulier : ceux qui en sont victimes sont aux prises avec le harcèlement, l’humiliation, l’intimidation et les menaces qui en découlent et ce, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Ces agressions se poursuivent sans relâche et n’ont plus de frontières; l’enfant se fait harceler jusque dans la salle à manger pendant un repas qu’il partage avec ses parents ou lorsqu’il se repose dans l’intimité de sa chambre. Une victime de cyberintimidation n’est jamais en sécurité, nulle part.
Les jeunes cyberintimidateurs peuvent se cacher derrière la technologie et se réfugier dans l’anonymat, s’ils le veulent. Leurs paroles blessantes et leurs sarcasmes provoquent chez leur victime des réactions qu’ils ne voient jamais – s’ils en étaient témoins, ils éprouveraient peut-être de l’empathie devant les souffrances dont ils sont la cause. Il est plus facile de se montrer agressif et pervers lorsqu’on ne voit jamais la réaction de l’autre.
Les jeunes témoins de cyberintimidation, qui reçoivent et retransmettent ces messages, n’ont pas le sentiment de faire partie du problème. Mais l’ado qui fait circuler un message ou un contenu offensant contribue à faire grimper en flèche le nombre des personnes témoins de ces actes d’intimidation, un nombre qui peut atteindre des milliers, instantanément. Retransmettre ce message offensant ou y répondre par « J’aime», c’est dire au cyberintimidateur qu’on approuve son geste; on l’incite ainsi à se montrer encore plus agressif et pervers, à l’avenir.
Les jeunes victimes de cyberintimidation éprouvent un profond sentiment d’isolement, ils vivent dans la peur, la solitude et le désespoir. En fait, certains sont plongés dans un tel désespoir qu’ils finiront par poser des gestes autodestructeurs allant parfois même jusqu’au suicide.